DÉCLARATION GROUPE SOC : EXPLICATIONS SUR LA VISITE AGRAMUNT EN SYRIE

DÉCLARATION GROUPE SOC : EXPLICATIONS SUR LA VISITE AGRAMUNT EN SYRIE

LE GROUPE SOCIALISTE À L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DU CONSEIL DE L’EUROPE :

DEMANDE D’EXPLICATIONS SUR LA VISITE DU PRÉSIDENT DE L’APCE, M. AGRAMUNT, EN SYRIE ET FERME DÉSAVEU

Des articles récents parus dans la presse européenne et russe ont fait état de la récente visite en Syrie et de la rencontre avec le Président Bachar el-Assad d’une délégation composée de parlementaires de la Chambre basse du Parlement de Russie, et incluant le Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le président du Groupe ADLE, le président de la commission des questions juridiques et plusieurs autres députés européens afin d’établir une « commission constitutionnelle » au Parlement syrien. Aucun organe de l’APCE n’a été informé de cette visite qui a été pour nous une surprise totale et a suscité parmi les membres du Groupe socialiste une profonde inquiétude.

Notre président, Michele Nicoletti, a immédiatement demandé une clarification publique d’urgence sur le rôle de l’APCE dans cette histoire et sur l’incidence directe ou indirecte de cette initiative sur notre Assemblée mais, malheureusement, cette clarification n’a pas été apportée.

A présent, un nombre croissant de membres de l’Assemblée, de groupes politiques et de délégations nationales expriment leur inquiétude et leurs critiques.

Notre groupe politique se dissocie de cette visite en Syrie. Même si elle était de nature « personnelle » et « privée », le nom de l’Assemblée parlementaire ne peut en aucun cas être mêlé à des initiatives susceptibles d’être objectivement considérées comme un soutien au régime de Bachar el-Assad et à son action contre la population syrienne. De plus, il est indiqué que cette visite a été organisée par les parlementaires russes. Ce point soulève des questions dans la mesure où la Fédération de Russie a décidé de ne pas présenter de délégation parlementaire auprès de l’APCE en janvier 2017 et ne participe ainsi plus aux travaux de notre Assemblée.

A cet égard, nous rappelons la Résolution 1878 (2012) et la Recommandation 2026 (2013) de l’APCE sur la situation en Syrie ainsi que ses récentes Résolution 2138 (2016) et Recommandation 2096 (2016) sur la situation à Alep qui ont fermement condamné les violations des droits de l’homme généralisées, systématiques et graves, constituant des crimes contre l’humanité, commises par les forces militaires et de sécurité syriennes et, notamment, le recours à la force contre les civils, les exécutions arbitraires, l’assassinat et la persécution des manifestants, les disparitions forcées, la torture et les violences sexuelles, y compris contre des enfants. L’Assemblée a condamné tout aussi fermement les attaques aveugles contre des civils et d’autres crimes perpétrés à Alep et souligné la situation tragique des enfants qui n’ont pas reçu d’aide humanitaire des Nations Unies et ont été, pour nombre d’entre eux, livrés à la mort du fait que de nombreux établissements scolaires et hôpitaux ont été touchés par des bombardements aériens.

Après les tragiques événements du début du mois d’avril, survenus dans le nord de la Syrie, où des dizaines de personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées par des frappes aériennes de nature probablement chimique, il est urgent que l’APCE condamne à nouveau les crimes de guerre et l’assassinat de civils et se dissocie de toute initiative qui pourrait saper sa crédibilité et sa capacité de défendre activement les droits de l’homme.